L'Association de la Fondation Etudiante pour la Ville (AFEV) a lancé à la rentrée 2014 la quatrième campagne de mobilisation de jeunes autour des "kolocations à projets solidaires" (kaps).
Initiées en 2009 avec 30 premiers colocataires, les KAPS ont été retenues par près de 400 étudiants "kapseurs" qui étaient attendus à la rentrée 2014 pour intégrer une colocation pas comme les autres : à chaque colocation correspond un projet solidaire mené avec et pour les habitants, dans un quartier populaire.
Totalement intégrées au projet de lutte contre les inégalités de l'association, les KAPS se sont développées en partenariat avec des bailleurs sociaux, des collectivités locales, des universités, etc.
Aujourd'hui, plus de 15 villes accueillent des colocations solidaires :
Paris, Toulouse, Poitiers, Eragny, Caen, Rennes, Nantes, Grenoble, Lyon,
Villeurbanne, Oullins, Pessac, Rodez, Reims, Arras, Metz et Vandœuvre-les-Nancy.
Les KAPS sont destinées aux jeunes qui souhaitent vivre ensemble de manière innovante et solidaire.
La motivation et l'envie sont des critères essentiels pour pouvoir vivre cette expérience.
Cet engagement de quelques heures par semaine est compatible avec une formation (et valorisée par certaines universités et écoles).
Florent, kapseur dans le quartier de la Croix Rouge à Reims, explique pourquoi il s'est engagé dans le projet : « C'est un engagement original. Tu vis au coeur du lieu où tu agis, c'est un moyen de s'impliquer dans la vie de son quartier d'une manière innovante et différente. ».
Les KAPS offrent aussi la possibilité de se créer son propre réseau social dans sa nouvelle ville d'études, de découvrir son nouvel environnement au-delà de l'université.
Les résidences KAPS
A la rentrée 2014, 3 résidences - composées uniquement d'appartements en colocation pour les KAPS - permettent d'accueillir :
- A Grenoble : 40 kapseurs depuis 2012
- A Oullins (Grand Lyon) : 61 kapseurs
- A Toulouse : 70 kapseurs
A Grenoble, les 40 kapseurs se sont intégrés dans le quartier et montent des actions avec les structures locales et les habitants : exposition de photos des enfants du quartier, participation au journal du quartier, formation aux gestes des premiers secours, aide au départ des familles populaires en vacances, participation au festival du quartier, aide à l'orientation des collégiens, ...
Comment postuler ?
Chaque année, l'AFEV recrute de nouveaux kapseurs.
Les inscriptions se font en ligne sur le site spécifique du mouvement, en http://kolocsolidaire.org/inscris-toi/
La sélection est opérée sur dossier de candidature.
Les antennes de l'AFEV organisent régulièrement des réunions d'information sur le projet.
Les Kaps en chiffres
- Apparition des Kots-à-projets en Belgique en 1972 qui ont inspiré les Kaps.
- Juillet 2009 : Le projet Logements étudiants solidaires est sélectionné dans le cadre du Fonds d'expérimentations pour les jeunes, initié par le haut commissariat à la Jeunesse.
- 2010 : Premiers logements solidaires à Paris, Poitiers et Toulouse.
- 2014 : 17 villes accueilleront 400 jeunes dans une Kolocation solidaire.
Plus d'informations
Les contacts des antennes AFEV qui développent des KAPS sont :
- Paris
Carole PINGO - 01 71 18 22 88 - carole.pingo@afev.org
- Rennes
Sarah BRAULT - 02 99 65 75 82 - rennes@afev.org
- Caen
Benjamin GUILLAUME - 02 31 94 99 78 - benjamin.guillaume@afev.org
- Arras
Sylvain DEBONNET - 03 21 13 54 40 - 06 89 46 18 19 - sylvain.debonnet@afev.org
- Poitiers
Virginie CHARRON - 05 16 39 11 87 - 06 98 00 56 25 - virginie.charron@afev.org
- Toulouse
Morgane PAGES - 05 31 47 73 52 - morgane.pages@afev.org
- Grenoble
Mélissa BOUTRY - 06 16 48 26 84 - 06 73 10 23 44 - kaps.grenoble@gmail.com
- Pessac
Maud QUEREYRON - 05 56 32 94 67 - maud.quereyron@afev.org
- Nantes
Guillaume HERNANDEZ - 02 51 89 96 56 - nantes@afev.org
- Onet-le-Château
Samia DENIS - 05 65 73 36 62 - 06 15 14 10 53 - samia.denis@afev.org
- Villeurbanne
Samuel RAVENEAU - 04 37 37 25 23 - samuel.raveneau@afev.org
- Oullins
Julien PERROCHON - 04 37 37 25 23 - julien.perrochon@afev.org
- Lyon
Audrey CHAUTARD - 04 37 37 25 23 - audrey.chautard@afev.org
- Metz
Alexandre SIMON - 06 29 34 11 03 - alexandre.simon@afev.org
- Vandœuvre-lès-Nancy
Marilou MERCIER - 03 83 27 09 44 - marilou.mercier@afev.org
- Reims
Eymeric MINUEL - 03 26 03 36 32 - eymeric.minuel@afev.org
- Eragny
Estelle ROSE - 01 34 25 72 60 - estelle.rose@afev.org
Le projet KAPS : quoi ? qui ? où ? comment ? pourquoi ?
Présentation du projet KAPS par l'AFEV
« Nous avons imaginé les Kolocations à Projets Solidaires (Kaps) comme des outils au service d’un développement durable des territoires. Chaque Kaps accueille des étudiants qui souhaitent s’investir dans la lutte contre les inégalités au sein du quartier, de la ville qui les accueillent.
Au service des personnes en difficulté qu’ils vont côtoyer, ils essayeront d’ouvrir des brèches dans l’isolement et
l’exclusion dont elles sont victimes, en leur donnant la possibilité d’agir elles-mêmes, collectivement.
Aujourd’hui implanté dans des quartiers populaires - demain, pourquoi pas, dans d’autres contextes urbains, de création de nouveaux territoires ou d’extension d’agglomération ? - le projet Kaps se décline comme se décline l’engagement de notre jeunesse : solidarité, environnement, lutte contre l’isolement, éducation, lutte contre les discriminations...
Créer des passerelles entre les habitants des quartiers et les étudiants, et créer aussi des ponts entre la Ville et
l’Université.
Au moment où les nouveaux dispositifs législatifs incitent de plus en plus l’Université à s’intéresser à son environnement, à devenir une ressource pour le territoire qui l’accueille, le projet Kaps peut devenir un formidable levier pour son rayonnement en direction de tous les habitants.
Enfin, cet habitat d’un nouveau genre va permettre aux étudiants qui y participent, de vivre une expérience formatrice en complément de leurs études.
Résidences d’engagés, pépinière d’initiatives, école de la citoyenneté… les Kaps seront ce que nous en ferons
ensemble. »
Fonctionnement d'un projet KAPS
Le projet KAPS repose sur un principe simple : une colocation étudiante installée généralement dans un quartier populaire, reliée à un projet social mené avec et pour les habitants de ce quartier.
- Un habitat collectif et partagé
- Des appartements de 3 à 6 chambres, avec des espaces collectifs conçus pour faciliter les échanges.
- Un bail d’un an à loyer modéré.
- Un appartement meublé et équipé.
- Des colocataires solidaires
- Pour des étudiants, apprentis, volontaires, de moins de 30 ans.
- Des jeunes qui vivent une expérience collective conviviale, de partage et de rencontre, d’apprentissage et d’enrichissement mutuel.
- Des jeunes qui s’engagent à mener un projet dans leur quartier, qui (re)créent du lien avec/entre les habitants, qui apportent leur énergie et leur imagination au service de personnes en difficulté.
- Un territoire en mouvement
- Des acteurs investis sur un territoire, fédérés autour d’un projet commun.
- Des actions montées avec et pour les habitants, autour d’éducation, d’éco-citoyenneté, de santé, de culture...
- Une mixité sociale qui se construit au quotidien, des liens qui se (re)tissent autour du « faire ensemble ».
Un peu d'histoire
- Depuis 30 ans, sont développés des Kot-à-Projets dans la ville de Louvain-la-Neuve en Belgique.
Un « kot » est une habitation communautaire rassemblant une dizaine d’étudiants qui portent un projet commun : sport, humanitaire, social, art, culture, citoyenneté, langues, etc. sont autant de thématiques développées par les « kapistes ».
- En s’inspirant de ce principe, l’AFEV lance en 2010 les Kaps pour proposer dans les quartiers populaires un nouveau type d’intervention, axé sur l’engagement de la jeunesse et sur le partenariat avec d’autres structures, et la co-construction de projets avec les habitants.
Objectifs d'un projet KAPS
Plus qu’un logement, c’est un mode d’habiter qui lie expérience de projet collectif et développement du lien social/mixité sociale que propose l’AFEV :
- Pour les kapseurs : la colocation solidaire, c’est une recherche de convivialité, d’émancipation, de création d’un réseau social citoyen.
Les kapseurs sont en complète immersion dans le quartier, dans lequel ils sont à la fois intervenants bénévoles et habitants.
Cette double appartenance facilite leur insertion dans le quartier et démultiplie l’impact de leur action.
Leur expérience peut être reconnue par l’Université dans leur formation.
- Pour les habitants du quartier : profiter des compétences, du pouvoir d’initiative, de la dynamique des étudiants, et agir concrètement avec eux dans leurs lieux de vie.
- Pour les acteurs locaux : une ressource pour aider, renforcer et développer leurs activités au service des plus fragiles, inscrites dans une démarche de développement local et social.
- Pour un territoire : un mode d’aménagement urbain « doux », qui requalifie l’existant, travaille sur le sentiment d’appartenance au quartier et sur son image, qui crée de nouveaux usages, et peut contribuer au développement social d’un territoire, pour un coût économique et environnemental très faible.
- Pour une collectivité locale : décliner certaines actions publiques pour améliorer le vivre ensemble et le développement équilibré du territoire concerné, proposer une solution alternative à la question du logement étudiant, renforcer la participation des habitants à la vie publique.
- Pour un bailleur : optimiser l’image du logement social, développer le vivre-ensemble dans des résidences, remettre sur le marché des logements vacants, permettre par la réhabilitation le changement de destination de certains bâtiments (appartements familiaux en logements étudiants, bureaux en logements, par exemple).
- Pour l’Université : proposer à ses étudiants une alternative au logement étudiant classique, une passerelle entre l’espace universitaire et les quartiers populaires voisins, une insertion dans la ville, des espaces d’engagement renforçant leurs compétences et leurs expériences.
Les pilotes du projet
Une action partagée entre plusieurs partenaires :
- L’Association de la Fondation Etudiante pour la Ville (AFEV)
- Porte le projet (montage, méthodologie, ingénierie..) avec ses partenaires
- Recrute les kapseurs, les forme et les accompagne dans leur engagement
- Participe à l’évaluation des projets
- Le bailleur
- Mobilise des logements vacants, construit ou réhabilite des logements adaptés à la colocation
- Assure la gestion locative de ces logements
- S’implique dans le projet social des kapseurs.
- La collectivité
- Participe à la définition des projets et à leur cohérence avec la stratégie de développement local
- Mobilise les partenaires locaux autour du projet (financement, communication, ingénierie…)
- S’investit dans les actions menées par les kapseurs
- L’université
- Communique auprès des étudiants sur le projet Kaps
- Participe à l’évaluation des actions menées par les kapseurs
- Reconnaît leurs compétences et les valorise dans leur formation
Bilan du projet KAPS après 3 ans d'expérimentation
Trois années d’expérimentation
- Pendant trois ans, de 2010 à 2013, grâce à un financement du Fond d’Expérimentation de la Jeunesse (FEJ), l’AFEV monte le projet Kaps sur quelques sites expérimentaux (Toulouse, Poitiers, Grenoble).
Forte du succès des premières colocations ouvertes, l'association développe les Kaps dans une dizaine de villes françaises.
Deux laboratoires professionnels extérieurs évaluent le projet : Lab’urba et Trajectoires-Reflex.
Le projet KAPS a pris forme dans des quartiers populaires à proximité des universités :
- Soit dans des résidences dédiées à la colocation solidaire (à Grenoble, Lyon, Toulouse, Paris), construites ou réhabilitées pour l’AFEV.
- Soit dans des immeubles de logements sociaux qui disposaient d’appartements familiaux vacants, adaptés pour la colocation, disséminés dans le quartier.
Une évaluation aux résultats prometteurs
- Lab’urba (Institut d’Urbanisme de Paris) pour la partie « habitat et environnement »
Les trois hypothèses de départ ont été validées par les experts :
- Les étudiants adhèrent au projet et sont chaque année plus nombreux à emménager dans une Kaps (28 kapseurs en 2010, 200 en 2013), motivés par la proposition d’engagement.
- Les étudiants s’intègrent dans le quartier : les kapseurs sont rapidement identifiés comme des habitants à part entière. Les initiatives qu’ils mènent les aident à tisser un réseau de voisinage et de solidarités locales, et à construire, pas à pas, une mixité axée sur le « faire ensemble ».
- Les projets solidaires contribuent au développement social des quartiers : passé le temps de la connaissance mutuelle, les projets des kapseurs s’inscrivent dans une dynamique globale du quartier, en lien avec les acteurs locaux.
- Trajectoires -Reflex pour la partie « parcours étudiants »
- 50 % des étudiants avaient déjà un logement et sont venus pour le projet de solidarité.
- 88 % se sont bien sentis dans leur colocation, ont apprécié les espaces collectifs (80 %) et le bon rapport qualité-prix du logement (78 %).
- Pour 50 % d’entre eux, c’est la rencontre avec de nouvelles personnes autour de valeurs communes qui prime dans leur satisfaction, avant le faible montant du loyer.
- 71 % ont changé leur vision du quartier au bout d’un an, positivement, ont noué de bonnes relations avec les habitants et pensent que le projet a permis l’amélioration de la vie locale.
Ils sont satisfaits d’avoir connu « vraiment » un quartier différent, en s’y impliquant, en rencontrant les habitants, et s’y sentent intégrés.